Votre relevé de carrière, c’est la clé de votre retraite. Il récapitule tous vos revenus, vos trimestres et vos points.
Problème : il n’est pas toujours juste.
Des trimestres peuvent manquer, des points, des périodes ne sont peut-être pas enregistrées, des salaires sont mal reportés. Et ça peut coûter cher. Très cher. Alors, comment le contrôler et le corriger ?
À quoi sert le relevé de carrière ?
C’est sur la base de ce document que votre retraite sera calculée. S’il manque une période, vous pouvez perdre des trimestres ou des points. Et si vos salaires sont mal reportés, si les périodes assimilées sont mal validées, l’ouverture de votre droit à la retraite peut être reculé, voire fermé. Résultat : la pension peut baisser. Bref, il faut absolument le(s) vérifier.
La lecture du relevé de carrière du régime de base est essentielle. C’est lui qui s’exprime en trimestres et c’est cette durée d’assurance acquise (cotisée ou non) qui détermine l’ouverture de vos droits : taux plein, départ anticipé pour carrière longue, retraite progressive, cumul emploi-retraite, acquisition de nouveaux droits, surcote…
La lecture du relevé de la retraite complémentaire est tout aussi importante, car il permet de vérifier vos points. Mais dans une immense majorité des situations, le régime complémentaire s’appuie sur la décision du régime de base. Il y a donc lieu de vérifier la qualité du relevé de carrière des régimes complémentaire mais la lecture de ce relevé n’est pas déterminante pour l’ouverture des droits.
C’est donc toujours par la lecture du relevé de carrière du régime de base qu’il faut commencer.
MD retraite propose une prestation d’assistance administrative à la régularisation de la carrière.
Est-ce que je dois vérifier mes relevés de carrière ?
MD retraite est bien entendu à vos côtés pour vous aider à analyser la cohérence de vos relevés de carrière et les interpréter, mais ce travail ne peut se faire qu’à partir de vos propres observations. Vous êtes la personne qui connaît le mieux votre parcours professionnel, et c’est en confrontant ce(s) relevé(s) à votre expérience que nous pourrons avancer efficacement.
MD retraite vous invite donc à consacrer quelques heures à cette relecture : prenez le temps de comparer chaque période inscrite à vos souvenirs, à vos contrats, bulletins de salaire ou attestations d’activité et non activité (maladie, maternité, chômage…)
👉 Votre implication est essentielle.
MD retraite ne peut pas « deviner » ce qui manque ni corriger un relevé sans éléments concrets. Sauf exception, toute demande de vérification ou de régularisation devra être accompagnée de justificatifs d’activité ou de non-activité.
👉 Sans ces documents, les marges de manœuvre seront malheureusement très limitées.
Où trouver mes relevés de carrière ?
Vous pouvez télécharger votre relevé sur le site Info-Retraite. Le portail Info-retraite.fr regroupe toutes les informations relatives aux différents régimes de retraite. Il propose un ensemble de services pour obtenir des informations personnalisées sur vos droits à la retraite et effectuer vos démarches tout au long de votre carrière et une fois à la retraite. Ce service public est totalement gratuit et ouvert à tous.
Vous pouvez aussi télécharger votre relevé sur le site de l’Assurance Retraite. L’Assurance Retraite, c’est le service public de la retraite des salarié(e)s du privé, du monde associatif, des agents contractuels, des travailleurs non salariés (hors professionnels libéraux).
Vous devez aussi télécharger votre relevé de carrière des régimes complémentaires comme l’AGIRC-ARRCO ou l’IRCANTEC.
CARSAT, CNAV, Assurance Retraite : quelles différences et à qui s’adresser ?
Quand on prépare sa retraite, on entend souvent parler de la CARSAT, de la CNAV ou encore de l’Assurance Retraite. Ces sigles se ressemblent, mais ils ne désignent pas tout à fait la même chose. Voici un point clair pour comprendre le rôle de chacun.
L’Assurance Retraite, le réseau national du régime général
L’Assurance Retraite, c’est le service public de la retraite pour les salariés du privé mais aussi des agents non titulaires de la Fonction Publique, les travailleurs non salariés (commerçants, artisans, industriels).
Elle regroupe plusieurs organismes :
- la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), qui pilote le réseau au niveau national,
- les CARSAT (Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail), présentes en région,
- et les CGSS, leurs équivalents dans les départements et régions d’outre-mer.
À Lyon, par exemple, l’organisme compétent est la CARSAT Rhône-Alpes 69436 Lyon Cedex 03.
La CNAV : le pilote national
La CNAV, basée à Paris, définit les règles de gestion et assure la coordination de toutes les CARSAT.
Elle supervise la liquidation des retraites, la qualité du service, les statistiques et les évolutions réglementaires.
La CARSAT : votre interlocuteur régional
La CARSAT est l’organisme de proximité pour les salariés du privé en métropole. Elle gère :
- vos données (salaires et trimestres), le calcul et le versement des pensions de retraite du régime général,
- la prévention des risques professionnels,
- et le suivi social des assurés.
C’est donc la CARSAT qui s’occupe de votre dossier de retraite si vous avez travaillé dans le privé.
La CGSS : le modèle unique de l’Outre-Mer
Dans les départements et régions d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion), la CGSS regroupe plusieurs missions :
- la retraite (comme la CARSAT),
- l’assurance maladie (comme la CPAM),
- et la collecte des cotisations (comme l’URSSAF).
Tout est centralisé dans un même organisme.
Et les relevés de retraite complémentaire ?
La retraite complémentaire représente une part importante de la pension finale. Plus mes revenus sont élevés, plus la part de la retraite complémentaire sera élevée. Pour les salariés du privé, c’est l’AGIRC-ARRCO.
Pour les contractuels de la fonction publique, c’est l’IRCANTEC.
Ces organismes tiennent un compte de vos points de retraite complémentaire. Chaque année travaillée génère des points, qui seront transformés en pension au moment du départ. Là aussi, il faut vérifier : des périodes peuvent manquer, surtout en cas de changement d’employeur, de statut, ou de périodes atypiques (temps partiel, chômage, maladie, invalidité…).
Dois-je vérifier tous mes relevés de carrière ?
Selon votre parcours, vous avez peut-être cotisé à d’autres régimes. Par exemple : la CIPAV pour certaines professions libérales, la CARMF pour les médecins, la CNRACL pour les agents titulaires des collectivités locales et des hôpitaux, et bien d’autres caisses professionnelles. Chaque régime tient son propre compte de vos droits. Il est donc indispensable de vérifier partout où vous avez été affilié.
J’ai travaillé à l’étranger, comment ça se passe ?
Si vous avez travaillé à l’étranger, la situation dépend de votre statut :
- Détachement : vous restez affilié à la Sécurité sociale française. Vos trimestres et vos points sont validés en France comme si vous aviez travaillé sur le territoire français.
- Expatriation : vous êtes affilié au régime du pays d’accueil. Vos droits dépendent alors de la législation locale et des accords conclus avec la France. Votre employeur a pu vous proposer de souscrire à une assurance volontaire. Vous pourriez racheter ces périodes d’activité, mais ne vous précipitez pas, renseignez-vous !
- Contrat local : vous êtes uniquement couvert par la caisse du pays étranger, mais vous avez la possibilité de souscrire une assurance volontaire ou de racheter ces périodes si vous le souhaitez, mais ne vous précipitez pas, renseignez-vous !
Seules les activités exercées dans un pays ayant signé un accord bilatéral de sécurité sociale avec la France peuvent enrichir votre relevé français. Dans ce cas, il faut en faire la demande auprès de votre caisse de retraite de base en France, qui prendra contact avec la caisse étrangère pour confirmer vos périodes.
Sans accord bilatéral, vos périodes à l’étranger ne sont pas comptabilisées, sauf si vous avez cotisé volontairement à la Caisse des Français de l’étranger ou si vous avez racheté vos périodes d’activité à l’étranger.
Sites de référence : CLEISS, CFE, CNAV
Est-ce que les enfants comptent dans la retraite ?
Avoir eu ou adopté des enfants peut aussi jouer un rôle dans votre retraite. Sous certaines conditions, cela permet d’obtenir une majoration de durée d’assurance. Mais attention : cette majoration n’apparaît pas spontanément sur votre relevé de carrière. Vous devez en faire la demande, et fournir des justificatifs. Pour les régimes alignés (CARSAT, CNAV, MSA), il existe un formulaire spécifique à compléter et à envoyer, accompagné de la copie du livret de famille.
Cette démarche peut aussi être faite en ligne sur le site de l’Assurance Retraite.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes ?
- Des périodes de chômage (indemnisé ou non) ou de maladie non comptées
- Des périodes de maternité
- Des salaires forfaitaires mal renseignés comme l’AVPF.
- Des années de travail à l’étranger non prises en compte ou non déclarées
- Le service militaire, le service de coopération, l’objection de conscience
- Les périodes d’exonération des charges (ACCRE)
- La majoration de la durée d’assurance pour les enfants
- Des salaires ou des points mal reportés
Que faire si mon relevé de carrière nécessite une vérification et peut-être une correction ?
Vous devez demander une vérification et/ou correction à votre caisse de retraite.
Préparez vos preuves : bulletins de salaire (non raturés), attestation employeur, attestation de paiement (France Travail, CPAM…), justificatifs liés aux enfants, aux périodes d’inactivité (chômage non indemnisé…) ou aux activités exercées à l’étranger. La demande se fait en ligne ou par courrier recommandé ou non. Plus vous vous y prenez tôt, mieux c’est.
Une régularisation de la carrière, est-ce que ça prend du temps ?
Il faut aussi être patient. Les délais de traitement et de mise à jour d’un relevé peuvent être très longs, parfois plusieurs mois, plusieurs années. Ça va dépendre de vos interlocuteurs. C’est pour cela qu’il est essentiel de vérifier vos droits bien avant de déposer votre demande de retraite.
Je suis demandeur d’emploi et je m’approche de la retraite, que dois-je faire ?
Si vous êtes inscrit à France Travail (anciennement Pôle emploi), la vigilance est encore plus importante. Les personnes en recherche d’emploi à moins de deux ans de leur âge légal doivent absolument faire valider leur relevé de carrière si elles remplissent les conditions du maintien de droits au-delà de 62 ans ou de l’âge légal. C’est cette validation qui permettra à France Travail de prolonger l’indemnisation jusqu’à la retraite. Sans relevé validé, le maintien peut être refusé.
Dois-je conserver les justificatifs d’activité et de non activité ?
Le gestionnaire d’une caisse de retraite, ou un conseiller indépendant peut vous aider à comprendre les erreurs et à préparer vos démarches, mais il ne peut rien sans vos documents. Ce sont vos papiers, votre mémoire et vos observations qui feront foi. C’est à vous de rassembler les preuves. Les caisses de retraite, de base comme complémentaires ou professionnelles, n’ont pas vos bulletins de salaire : elles se contentent des données transmises par les employeurs ou organismes et elles les conservent jusqu’à ce que vous réclamiez vos droits.
Conclusion
Un relevé corrigé peut vous permettre d’atteindre le taux plein plus vite, d’éviter une décote ou même de bénéficier d’un départ anticipé, d’une retraite progressive, d’un cumul emploi retraite sans limite… Vérifier et corriger son relevé, c’est préparer son avenir.
Ne laissez pas les erreurs vous coûter des mois ou des années de pension. Prenez le temps de lire votre relevé de carrière et vos relevés complémentaires AGIRC-ARRCO, IRCANTEC ou encore ceux des régimes professionnels comme la CIPAV, la CARMF ou la CNRACL.
Vérifiez aussi la prise en compte de vos enfants, en fournissant les justificatifs nécessaires. Si vous avez travaillé à l’étranger, renseignez-vous : selon votre statut et les accords bilatéraux, vos périodes peuvent ou non enrichir vos droits français.
Et si vous êtes demandeur d’emploi proche de la retraite, pensez à faire valider votre relevé pour sécuriser votre maintien de droits à France Travail.